CIAR 2024 : Les participants recommandent aux Nations unies d’assurer les mécanismes de financement public
A l’issue des travaux de la première Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement (CIAR), les chefs d’Etat et de gouvernement ont recommandé aux Nations unies, d’assurer les mécanismes de financement public pour les programmes nationaux de boisement et de reboisement, ainsi que d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie de mobilisation des ressources nécessaires au reboisement et au boisement, intégrant l’ensemble des sources de financement.
Dans une déclaration publiée le 5 juillet dernier à Kintélé, dans le département du Pool, ils ont proposé à l’ONU de garantir le financement durable du boisement et du reboisement à travers des mécanismes financiers traditionnels et innovants, et d’investir dans la recherche scientifique et le développement de technologies innovantes, y compris à travers les mécanismes de bourse, pour améliorer l’efficacité des projets de reboisement et de boisement et favoriser un climat d’affaires attractif aux investissements privés pour susciter son implication dans le boisement et le reboisement.
Il s’agira également de soutenir l’organisation d’une première table ronde sur le financement de la décennie sur le reboisement en marge de la COP 29 sur le climat et lors de tout autre événement international pertinent.
Outre cela, ils ont invité les banques de développement et autres institutions financières ainsi que les secteurs privés et les partenaires techniques et financiers présents dans le monde à mobiliser les ressources nécessaires à l’opérationnalisation dans les plus brefs délais du comité de mise en œuvre et de suivi et d’évaluation de la déclaration de la première CIAR.
S’agissant de la gouvernance du système mondial sur l’afforestation et le reboisement, les pays participants ont recommandé l’adoption d’une résolution à la 79e Assemblée générale des Nations unies pour endosser officiellement la décennie africaine et mondiale de l’afforestation et du reboisement, reconnaissant ainsi son importance cruciale pour la planète.
Adopter des axes stratégiques proposés par la conférence pour l’élaboration par la suite, la stratégie mondiale de boisement et de reboisement, ainsi que donner mandat à l’organe de mise en œuvre de finaliser l’élaboration de la stratégie mondiale de reboisement et de boisement par le Comité de suivi et d’évaluation, à partir duquel seront déclinées des stratégies régionales, sous-régionales et nationales, font partie des grandes décisions de la CIAR.
Outre ces recommandations, les chefs d’Etat et de gouvernement ont préconisé encourager et appuyer la mise en œuvre des initiatives existantes en matière de reboisement et de boisement, de restauration des paysages dans le monde, soutenir les initiatives des organisations de la société civile impliquées dans le boisement et le reboisement, et inciter le secteur privé à adhérer massivement aux initiatives de reboisement et de boisement, à développer les capacités locales et à transférer les technologies.
L’institution d’une distinction, une alternative pour mieux gérer la problématique forestière
Ouvrant les travaux du segment des chefs d’Etat et de gouvernement, le président de la République du Congo, Denis Sassou-N’Guesso, a déploré l’absence parmi les agences onusiennes, de fonds et de programmes spécialisés du système des Nations Unies, d’un organisme international spécifique se consacrant pleinement et entièrement sur les questions des forêts.
Au-delà de la création d’une agence onusienne en la matière, le président congolais, il a estimé que l’institution d’une distinction d’un prix de la décennie africaine et mondiale de l’afforestation et du reboisement possède la nécessité de mobiliser les Etats et les forces vives des différentes nations sur la voix d’un univers prompt à mieux gérer la problématique forestière au bénéfice de la population.
Pour la survie collective, il convient aussi d’identifier des réponses à la question du financement de l’afforestation et du reboisement. A ce sujet, la finance carbone pourrait soutenir les projets d’afforestation et de reboisement à travers des incitations et des compensations financières dédiées. Concluant son discours par une citation bantou, Denis Sassou-N’Guesso a déclaré que « Qui sème dans les larmes moissonne dans la chanson ».
Cette première Conférence a connu la participation de plus de 1.500 participants, 200 représentants des gouvernements et 100 experts et organisations internationales. L’événement s’est tenu quelques mois après le sommet des trois Bassins forestiers tropicaux en octobre 2023.
Par GMB