Le responsable commercial du CAC
Entrepreneuriat

Paola Babin Koutalou : «Nous voulons inciter les Congolais à consommer les produits locaux»

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Le responsable commercial et de la promotion du Carrefour de l’artisanat du Congo (CAC), Junior Paola Babin Koutalou, a relevé quelques défis de cette coopérative spécialisée dans la production agro-alimentaire. Dans une interview exclusive accordée au magazine ‘’Tribune Eco’’, ce 24 mars, il a également saisi l’occasion pour dénoncer les contraintes qui freinent les artisans congolais.  

Tribune Eco (TE) : Depuis quelques années, le CAC entreprend dans le domaine de l’agro alimentation en République du Congo. Le choix de ce secteur montre votre volonté à œuvrer pour l’autosuffisance alimentaire au Congo. Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixé pour réussir ce challenge ?

Junior Paola Babin Koutalou (JPBK) : Notre objectif n’est pas seulement d’œuvrer pour l’autosuffisance alimentaire au Congo, mais également et surtout d’encourager et d’inciter les Congolais à consommer les produits locaux. C’est pour cette raison que nous faisons beaucoup d’efforts pour relever ce défi.

Outre cela, nous consacrons beaucoup d’énergie pour formaliser notre structure, afin d’obtenir le soutien de l’Etat à travers les institutions mises en place, à l’instar du Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (Figa). Si on peut y parvenir, ce soutien va nous permettre d’accroître notre production et de faire face à la règle de l’offre et de la demande.

A long terme, nous souhaitons desservir tout le territoire national d’une part, et toute la sous-région de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) d’autre part.

TE : Toute entreprise aspire au développement pour réaliser des économies d’échelle, augmenter sa capacité à créer de la valeur et renforcer ses avantages compétitifs. Cependant, au Congo le secteur privé fait face aux nombreuses contraintes qui freinent son développement. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

JPBK : L’artisanat prend de l’ampleur au Congo. Nous encourageons notre ministère de tutelle, qui par le biais de l’Agence nationale de l’artisanat (ANA), ne cesse de déployer beaucoup d’efforts pour donner un blason particulier à ce secteur, à travers le concept « made in Congo ».

Cependant, tout n’est pas encore rose pour les artisans parce que nous rencontrons beaucoup d’obstacles, parmi lesquels le manque d’accès aux crédits bancaires qui devaient faciliter notre croissance, les contraintes liées aux coûts élevés des emballages, et l’insuffisance des matières premières.

TE : Depuis quelques années, les autorités congolaises invitent les jeunes à entreprendre pour garantir leur avenir. Comment appréciez-vous la pratique de l’entrepreneuriat chez les jeunes ?

JPBK : Oui, c’est la politique actuelle des autorités. Dire c’est une chose, mais appliquer en est une autre. La jeunesse congolaise que nous sommes a plein de potentialités, malheureusement elle est souvent confrontée à d’énormes problèmes logistiques et administratifs. Nombreux sont ces jeunes qui ont des bons projets, mais ne peuvent pas les déposer dans les institutions habilitées parce qu’ils sont mal montés. Et les cabinets conseils capables de mettre la forme appropriée, demandent souvent des sommes exorbitantes. Automatiquement, tous ces projets meurent dans les tiroirs de nos maisons.

TE : Avez-vous un message particulier à adresser aux Congolais et/ou aux gouvernants ?

JPBK : J’appelle les jeunes à croire en eux, en leurs potentialités d’entreprendre et de créativité, à ne pas abandonner et à ne pas toujours attendre tout du gouvernement ainsi qu’à donner le meilleur d’eux.

J’invite le gouvernement à faire confiance aux artisans congolais. Qu’il évite de regarder les artisans au second plan, mais comme des entrepreneurs capables de propulser l’équilibre économique du pays.  Que les autorités continuent à encourager les Congolais à valoriser “le made in congo”, comme c’est le cas en Afrique de l’Ouest, notamment au Burkina Faso où notre manager général en participant au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao) avait fait le constat de voir la population et les autorités habillées par les artisans burkinabé.

Je finirai mon propos en disant merci au magazine Tribune Eco pour cette opportunité.

Propos recueillis par GMB

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