Le Congo pourrait réduire la pauvreté dans les zones rurales de 40% d’ici 2050
Le Congo pourrait réduire la pauvreté dans les zones rurales de 40% et dans les zones urbaines de 20% d’ici 2050, en mettant en œuvre des réformes plus ambitieuses pour promouvoir la diversification économique et la résilience climatique, indique le rapport pays sur le climat et le développement de la République du Congo (CCDR) publié par la Banque mondiale.
D’après ce document présenté le 9 octobre à Brazzaville au cours d’une conférence de presse, les pertes économiques du Congo pourraient atteindre jusqu’à 17% du PIB d’ici 2050, si les réformes visant à diversifier l’économie et à attirer davantage d’investissements climatiques ne sont pas entreprises. Les impacts climatiques pourraient également passer les coûts totaux de la santé de 92 millions de dollars en 2010 à 260 millions de dollars d’ici 2050.
« Le statu quo n’est pas une option, raison pour laquelle une réponse efficace est nécessaire avec des politiques économiques, un renforcement institutionnel et des investissements. Mais dans un contexte de croissance lente et de surendettement, le Congo doit hiérarchiser et séquencer cette réponse », a déclaré l’économiste en chef pour le développement à la Banque mondiale, Nabil Chaherli, invitant le gouvernement à mettre une dose de réalité dans le PND 2022-2026 et à y inclure l’aspect lié au changement climatique.
Des priorités identifiées pour promouvoir une croissance durable dans le pays
Dans ce rapport, la Banque mondiale a identifié quatre priorités pour la croissance durable du pays, à savoir le renforcement des investissements dans le capital naturel notamment dans une agriculture climato-intelligente et une meilleure gestion des forêts afin de contribuer à la création d’emplois et à la réduction des émissions de carbone, ainsi que l’élaboration d’une meilleure stratégie de gouvernance climatique pour tirer parti des marchés du carbone.
A cela s’ajoute la mise en place des infrastructures et des services plus forts et verts dans les domaines de l’électricité, des transports, de l’eau et de l’assainissement pour apporter des résultats transformateurs. Concernant cette priorité, environ 9,2 milliards de dollars seront nécessaires pour mettre à niveau les infrastructures urbaines, développer la résilience et atténuer le changement climatique dans les villes congolaises.
Parmi les priorités, la Banque mondiale recommande également au Congo d’opter pour des systèmes de santé et des services sociaux adaptés au changement climatique en vue de sauver des vies et apporter des ressources vitales aux plus pauvres. D’après cette institution financière, il conviendra de mettre en place des systèmes renforcés de surveillance des maladies, ainsi que des services sociaux et d’éducation mieux adaptés aux chocs climatiques.
« La République du Congo se trouve à la croisée des chemins. Le changement climatique menace les gains de développement du pays et constitue un risque pour son capital naturel, physique et humain, et pour ses objectifs de développement. Ce rapport vise à identifier les domaines d’action prioritaire pour garantir un avenir meilleur et plus vert à l’ensemble du peuple congolais », a indiqué le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Congo, Cheik Kante.
Le secteur privé, acteur essentiel dans la mobilisation du financement
Pour le représentant régional de la société financière internationale (IFC) en République du Congo, Malik Fall, le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans la mobilisation du financement pour mettre en œuvre un ensemble ambitieux de réformes et d’investissements dans le contexte de marges budgétaires restreintes. Pour y parvenir, il est nécessaire non seulement de sensibiliser les parties prenantes aux risques et opportunités que présente le changement climatique, mais aussi de proposer des solutions innovantes et des réformes du secteur financier.
Notons que ce nouveau rapport intégrant les considérations relatives au changement climatique et au développement, vise à aider la République du Congo à hiérarchiser les actions percutantes susceptibles de stimuler l’adaptation et réduire les émissions de Gaz à effet de serre (GES), en atteignant des objectifs de développement plus larges.
Ce rapport s’appuie sur des données et des recherches rigoureuses et détermine les principales voies pour réduire les vulnérabilités climatiques et les émissions de GES, y compris les coûts et les défis ainsi que les avantages et les possibilités qui en découlent.
Par GMB