Prestation de serment de Sidi Ould Tah : Une nouvelle page de la BAD s’ouvre
Le neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah, a prêté serment, le 1er septembre à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cette investiture ouvre une nouvelle page de l’histoire de la première institution financière de développement en Afrique, à l’ère où le continent est confronté aux défis du 21e siècle en matière de démographie, de technologie et de changement climatique.
« Nous serons la banque qui comblera les fossés entre les régions, entre les ambitions et la mise en œuvre, entre le public et le privé, entre l’urgence et la bureaucratie. Allons de l’avant ensemble, avec célérité, avec unité et avec une responsabilité sans faille », a-t-il déclaré dans son discours d’investiture.
Au cours de cette cérémonie d’investiture, marquée par la présence des chefs d’Etat ivoirien et mauritanien, respectivement Alassane Ouattara et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le neuvième président de la BAD a présenté les quatre points cardinaux de sa stratégie. Ils comprennent notamment une écoute attentive, le lancement d’un programme de réformes accéléré, l’approfondissement des partenariats et l’accélération des solutions concrètes.
Réaffirmant que la Banque resterait attentive, réactive et capable de fixer les priorités qui comptent, le président de la BAD s’est déclaré prêt à étendre le partenariat de la Banque à de nouveaux acteurs tels que les fonds souverains, les fonds de pension, et d’autres. Par ailleurs, il s’est engagé à revoir d’urgence les modèles d’investissement de l’institution afin d’y inclure un pilier dédié à l’investissement dans la paix.
La BAD devrait aider l’Afrique à naviguer vers une autonomie accrue
« L’Afrique doit regarder vers le nord, le sud, l’est et l’ouest, non pas pour imiter, mais pour puiser la sagesse et la force dans toutes les directions, tout en définissant sa propre voie. À l’instar d’un navigateur guidé par sa boussole, la Banque devrait aider l’Afrique à naviguer vers une autonomie accrue, une ambition accrue et une plus grande capacité d’action », a-t-il souhaité.
Toutefois, Sidi Ould Tah a souligné que ce rôle important de leadership dans l’élaboration de solutions universelles façonnées par les perspectives, les priorités et l’autonomie africaines, doit être abordé de manière sélective. Pour lui, la Banque doit se concentrer sur les domaines où elle peut avoir le plus d’impact, toujours dans un esprit de partenariat.
Une expérience atypique au service de la Banque
Ancien président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), le neuvième président de la BAD apporte à la présidence de l’institution plus de quatre décennies d’expérience reconnue dans le domaine des banques de développement, de la politique économique et de la transformation institutionnelle.
Titulaire d’un doctorat en économie, Sidi Ould Tah hérite d’une institution panafricaine aux fondations solides : 318 milliards de dollars de capital, une notation de crédit AAA maintenue pendant dix années consécutives, et le score de transparence le plus élevé au monde pour un portefeuille souverain (98,8 %).
De nationalité mauritanienne, Sidi Ould Tah, âgé de 60 ans, a été élu, le 29 mai dernier, avec plus de 76 % des voix des actionnaires, ce qui représente la plus forte marge obtenue par un président élu pour un premier mandat à la tête de l’institution.
Cette cérémonie de prestation de serment a été également honorée par la présence de plusieurs personnalités, dont les anciens présidents du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina et Donald Kaberuka, ainsi que les membres du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque, y compris ses administrateurs. Le ministre de l’Économie, du plan et de l’intégration régionale de la République du Congo, Ludovic Ngatsé, en sa qualité de président du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque, a présidé cette cérémonie.
Par GMB






