Nick Tshikwat, fondateur et dirigeant de l’entreprise NTM.
Entrepreneuriat

La start-up NTM compte jouer un rôle majeur dans l’accélération de l’autonomie alimentaire en RDC

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Dans une interview exclusive accordée au magazine Tribune Eco, le fondateur et dirigeant de la start-up ‘’NTM”, Nick Tshikwat, a réaffirmé la détermination de sa société à jouer un rôle majeur dans l’accélération de l’autonomie alimentaire en République Démocratique du Congo (RDC), en mettant en valeur les ressources locales et en offrant des produits biologiques de qualité. Au cours de cette interview, il a déploré les obstacles qui freinent le développement de sa start-up, parmi lesquels les difficultés d’accès à des matières premières biologiques de qualité ainsi que les contraintes logistiques et d’approvisionnement.

Tribune Eco (TE) : Vous êtes fondateur et dirigeant de la start-up ‘’NTM’’ qui est spécialisée dans la transformation de produits issus de l’agriculture biologique. Pouvez-vous nous présenter de façon détaillée votre start-up ? Et quelles sont les particularités de vos produits ?

Nick Tshikwat (NT) : La start-up NuTri Meal (NTM) qui signifie en français ‘’nourriture seine’’ est spécialisée dans la transformation de produits issus de l’agriculture biologique. NTM se concentre principalement sur la transformation de la patate douce, un produit riche en nutriments et bénéfique pour la santé. Nos produits se distinguent par leur qualité supérieure, leur goût authentique et leur origine biologique certifiée. Nous nous engageons à offrir des produits sains et respectueux de l’environnement. D’où la raison d’être de notre slogan ‘’C’est bio jusqu’au gout’’.

TE : D’après la description de votre start-up, les produits que vous fabriquez sont biologiques. Qu’est-ce qui vous fait penser qu’ils sont biologiques, et quels sont les critères que vous respectez dans leur processus de fabrication ?

NT : Nos produits sont certifiés biologiques par des organismes agréés. Pour garantir leur caractère biologique, nous respectons rigoureusement plusieurs critères dans leur processus de fabrication, parmi lesquels l’utilisation de semences biologiques, le respect des normes et réglementations en vigueur en matière de production biologique, le respect des bonnes pratiques agricoles biologiques, la traçabilité des matières premières biologiques utilisées, ainsi que l’absence d’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques. Nous œuvrons pour la préservation de la santé des consommateurs et de l’environnement tout au long du processus de fabrication de nos produits.

TE : Votre start-up se distingue par ses services de transformation agroalimentaire et son soutien aux agriculteurs locaux dans leur transition vers des pratiques plus durables. Dans quelle mesure accompagnez-vous ces derniers ?

NT : Nous soutenons les agriculteurs locaux dans leur transition vers des pratiques plus durables en leur fournissant des conseils et des ressources. Nous organisons des formations spécifiques pour les aider à adopter des méthodes agricoles respectueuses de l’environnement, telles que l’agriculture biologique. Ces formations couvrent des sujets tels que la gestion des sols, la conservation de l’eau, la biodiversité, et d’autres pratiques agricoles durables.

Nous encourageons également la collaboration entre les agriculteurs locaux afin de favoriser les échanges de connaissances et de bonnes pratiques. Notre objectif est d’accompagner les agriculteurs dans leur transition vers une agriculture plus durable, et de contribuer ainsi à la préservation de l’environnement.

TE : Actuellement, beaucoup de jeunes Africains comme vous, s’engagent à entreprendre dans le domaine de l’agro alimentation. Ceci montre votre détermination à œuvrer davantage pour l’autosuffisance alimentaire en RDC. Quels sont vos objectifs à court, moyen et long termes, en vue d’accélérer l’atteinte de cette autonomie alimentaire ?

NT : À court terme, notre objectif est de développer notre start-up en renforçant nos capacités de transformation et en élargissant notre gamme de produits à base de patate douce. Nous visons également à établir des partenariats solides avec les agriculteurs locaux pour garantir un approvisionnement régulier en matières premières biologiques.

À moyen terme, nous envisageons à étendre notre présence sur le marché national en multipliant nos points de vente. Nous souhaitons également sensibiliser davantage le public à l’importance de l’agriculture durable et de la consommation d’aliments biologiques.

À long terme, notre objectif est de contribuer à l’autosuffisance alimentaire en travaillant en étroite collaboration avec les agriculteurs locaux pour promouvoir des pratiques agricoles durables et augmenter la production d’aliments biologiques. Nous comptons également explorer de nouvelles opportunités d’exportation pour faire connaître nos produits au niveau international. A ce jour, nous exportons déjà quelques colis à l’étranger.

Dans l’ensemble, notre détermination c’est de jouer un rôle majeur dans l’accélération de l’autonomie alimentaire en RDC, en mettant en valeur les ressources locales, en favorisant la durabilité et en offrant des produits biologiques de qualité.

TE : Dans beaucoup de pays du continent africain, à l’instar de la RDC, le secteur privé fait face aux nombreuses contraintes qui freinent son développement. Ce phénomène décourage beaucoup d’entrepreneurs. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la fabrication de vos produits ? Et comment comptez-vous relever vos défis malgré ces difficultés ?

NT : Dans la fabrication de nos produits, nous rencontrons plusieurs difficultés, notamment l’accès à des matières premières biologiques de qualité et en quantité suffisante, les contraintes logistiques et d’approvisionnement, ainsi que les difficultés liées à la commercialisation et à la distribution.

Pour relever ces défis, nous adoptons une approche proactive. Nous travaillons en étroite collaboration avec les agriculteurs locaux pour développer des partenariats solides et assurer un approvisionnement régulier en matières premières biologiques. Nous diversifions également nos sources d’approvisionnement pour réduire les risques liés à la disponibilité des matières premières.

Concernant la logistique et la distribution, nous investissons dans des infrastructures de transformation alimentaire et des partenariats stratégiques pour améliorer l’efficacité de notre chaîne d’approvisionnement. Nous explorons aussi les opportunités offertes par les nouvelles technologies pour faciliter la commercialisation de nos produits.

Malgré ces difficultés, nous restons déterminés à les surmonter en adaptant d’autres alternatives, en tirant parti des opportunités offertes par le marché, et en restant résilients dans notre engagement en faveur de l’agriculture biologique et de l’autonomie alimentaire.

TE : Le nombre d’entrepreneurs dans le secteur agro-alimentaire ne fait que s’accroître au niveau continental. C’est quoi pour vous ‘’entreprendre’’ ? Et comment appréciez-vous l’appropriation de l’entrepreneuriat chez les jeunes ?

NT : Pour moi, “entreprendre” signifie prendre l’initiative de créer et de développer une entreprise ou un projet dans le but de se faire de l’argent, tout en créant de la valeur ajoutée aux produits. Cela implique d’avoir une vision, d’avoir le goût du risque, d’innover et de persévérer pour atteindre ses objectifs.

L’appropriation de l’entrepreneuriat chez les jeunes est très positive. De plus en plus de jeunes se lancent dans l’entrepreneuriat, ce qui témoigne leur créativité, leur volonté d’avoir l’autonomie ainsi que leur désir de contribuer au développement économique et social. L’entrepreneuriat offre aux jeunes la possibilité de mettre en valeur leurs compétences, de créer des emplois et d’apporter des solutions innovantes aux défis auxquels ils sont confrontés. Il est important de soutenir et d’encourager les jeunes en leur offrant des formations, des ressources et des opportunités d’accès au financement pour réaliser leurs projets.

TE : Avez-vous un message particulier à adresser aux Congolais et/ou aux gouvernants

NT : Je souhaite encourager les Congolais à croire en leur potentiel et à saisir les opportunités offertes par l’entrepreneuriat. Ensemble, nous pouvons construire un avenir prospère en valorisant nos ressources et en travaillant de manière collaborative.

Aux autorités, je les invite à soutenir l’entrepreneuriat en créant un environnement favorable, en investissant dans l’éducation et la formation, et en facilitant l’accès au financement pour les entrepreneurs. Ensemble, nous pouvons stimuler le développement économique et améliorer la qualité de vie de tous les Congolais.

Propos recueillis par GMB

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