La Banque mondiale préconise la réforme de l’éducation pour aboutir à une croissance inclusive en Afrique
Dans sa dernière édition du rapport Africa’s Pulse, intitulé « Transformer l’éducation pour une croissance inclusive », la Banque mondiale souligne la nécessité de réformer l’éducation et de stabiliser les économies pour permettre une croissance plus rapide et plus inclusive en Afrique subsaharienne.
Ce rapport économique semestriel de la Banque mondiale, présenté le 15 octobre dernier, préconise que pour parvenir à une éducation universelle d’ici 2030, les systèmes éducatifs devraient absorber environ 170 millions d’enfants et d’adolescents supplémentaires, ce qui nécessiterait la construction d’environ 9 millions de nouvelles salles de classe et le recrutement de 11 millions d’enseignants.
Outre l’accès universel à l’éducation, le rapport Africa’s Pulse recommande les Etats à soutenir l’entrepreneuriat et les nouvelles startups, à permettre aux petites entreprises de se développer ainsi qu’attirer des entreprises établies, afin que les titulaires de diplômes qualifiés trouvent des opportunités d’emploi attractives lorsqu’ils entrent et progressent sur le marché du travail.
Présentant ce rapport, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Andrew Dabalen, a estimé que pour aboutir à une croissance inclusive, il est nécessaire que les décideurs politiques mettent à contribution non seulement les ressources financières nécessaires, mais également le système de contrôle pour faire le suivi des progrès déjà réalisés en la matière.
« Nous avons beaucoup à gagner en faisant de l’allocation efficiente des ressources dans le secteur de l’éducation. Le changement de paradigme devrait être de l’accès universel à l’accès de l’apprentissage universel. A l’avenir, il faut en Afrique une population hautement éduquée et compétente », a déclaré Andrew Dabalen.
Les prévisions de la 30e édition dudit rapport prévoient que l’activité en Afrique subsaharienne devrait croître de 3 % en 2024, contre un point bas de 2,4 % en 2023, principalement grâce à la hausse de la consommation et de l’investissement privés. L’inflation quant à elle, devrait s’atténuer, pour passer de 7,1 % en 2023 à 4,8 % cette année, sous l’effet de politiques monétaires et budgétaires plus strictes, de la stabilisation des devises et d’une diminution des perturbations d’approvisionnement.
Une croissance du PIB par habitant estimée à 0,5%
Par ailleurs, la croissance du PIB par habitant s’établit à 0,5 % seulement en 2024, contre une moyenne de 2,4 % sur la période 2000-2014. Beaucoup d’obstacles sont à l’origine de ce blocage, à savoir les conflits, le changement climatique et l’explosion des coûts du service de la dette. En 2024, le service de la dette absorbera 34 % des recettes publiques dans la région, au détriment des investissements productifs, précise le rapport.
« Les gouvernements africains progressent dans leurs efforts de stabilisation des finances et de réduction des déficits budgétaires. Mais le lourd fardeau de la dette limite leurs investissements dans des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures, qui sont essentiels pour une croissance inclusive à long terme », a relevé Andrew Dabalen.
Au total 270 millions d’enfants sont scolarisés dans le primaire et le secondaire, et les taux d’achèvement des études primaires se sont considérablement améliorés depuis 2000. Actuellement, en Afrique subsaharienne, sept enfants sur dix n’ont pas accès à un enseignement pré primaire, et moins de 1,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans suivent une formation professionnelle, contre 10 % dans les pays à revenu élevé.
Par GMB