Yvon Kaba, président directeur général de Healthy Environment
Environnement

Healthy Environment va bientôt installer une unité de production de biogaz

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L’entreprise Healthy Environment envisage d’installer une unité de production de biogaz à partir des déchets collectés, en vue de permettre une forte réduction de la pollution atmosphérique, grâce non seulement à l’impact CO2 amoindri, mais aussi en empêchant la diffusion du méthane. L’annonce a été faite par le président directeur général de Healthy Environment, Yvon Kaba, lors d’une interview exclusive accordée au magazine Tribune Eco. A cette occasion, Yvon Kaba, a également évoqué les questions relatives au financement des projets des jeunes, ainsi qu’à l’entrepreneuriat juvénile.

Tribune Eco (TE) : Créée depuis plusieurs années, l’entreprise Healthy Environment œuvre pour un Congo plus propre et plus salubre. Pouvez-vous nous présenter votre société de façon détaillée ? Et pourquoi avez-vous ciblé ce secteur ?

Yvon Kaba (YK) : Healthy Environment est une entreprise de droit congolais spécialisée  dans la collecte et la gestion des déchets, ainsi que  l’assainissement des villes. Notre objectif est de lutter contre la montée de l’insalubrité dans les cités urbaines, de vaincre le mal-être environnemental, et d’apporter des solutions efficaces pour garantir aux populations une cité plus vivable, en offrant des solutions innovantes et durables pour la gestion des déchets.

Au fil des années, nous avons pu collecter assez de données nous permettant de mettre sur pied une stratégie efficace, ainsi qu’une méthode d’actions compatibles au contexte social, sociologique et spatiotemporel local, afin d’aider le gouvernement à éradiquer les débordements d’ordures dans les villes congolaises. Nous ne nous  limitons pas seulement à la collecte des déchets et  à l’assainissement.

D’une part, nous sommes engagés dans la sensibilisation des populations à la lutte contre l’insalubrité et la pollution plastique. Grâce à la campagne ‘’Bopeto bwa ekolo’’ dont nous sommes promoteurs, nous créons à chaque édition de ladite campagne, des groupes de jeunes chargés de veiller à la salubrité de leurs zones, en vue de pérenniser les actions d’assainissements et de sensibilisation engagées.

D’autre part, nous œuvrons pour la valorisation des déchets collectés, en les triant minutieusement. Les déchets en plastiques sont envoyés vers l’unité de production de pavés en plastique, et les déchets organiques sont envoyés à l’unité de production de compost.  Dans ce contexte, Healthy Environment envisage d’installer une unité de production de biogaz à partir des déchets collectés, afin de permettre une forte réduction de la pollution atmosphérique, grâce seulement à l’impact CO2 amoindri, mais aussi en empêchant la diffusion du méthane. A côté de la société Healthy Environment, nous avons une branche sociale qui est l’ONG Healthy Environment +. C’est cette dernière qui organise et gère les grandes campagnes de sensibilisations et d’assainissement public.

TE : En août dernier, votre entreprise a financé des projets des jeunes en vue de les soutenir dans le lancement de leurs entreprises. Comment procédez-vous pour identifier ces projets ? Et quels en sont les critères d’éligibilité ?

YK : Il faut préciser que le financement des projets des jeunes c’est l’un des piliers du ‘’Club des amis d’Yvon Kaba pour l’entrepreneuriat’’. Il ne s’agit pas de l’ONG Healthy Environment+. Ce club est une association que nous avons créée pour initier, former, promouvoir et accompagner les jeunes congolais résidants au pays ou à l’extérieur à la vie entrepreneuriale.

C’est dans ce sillage que nous recevons les projets montés et proposés par les jeunes qui acceptent de se lancer dans la vie d’entrepreneur et s’inscrivent pour devenir membre du club. En ce qui concerne les critères d’éligibilité, pour bénéficier du financement du club, il faut d’abord s’inscrire comme membre, en suite,  nous avons un comité d’experts au sein du club, qui  se charge d’étudier les projets proposés par les membres. Après étude et maturation des projets, chaque membre peut bénéficier d’un financement, suivi d’un accompagnement technique.

TE : Beaucoup de Congolais estiment que l’entrepreneuriat peut servir d’alternative pour créer de nouvelles possibilités d’emploi devant permettre d’améliorer le bien-être des populations. Quel est votre regard sur l’entrepreneuriat juvénile en République du Congo ?

YK : L’entrepreneuriat juvénile au Congo est une activité d’avenir pour les jeunes eux-mêmes, car il est mieux de parler d’autonomisation de la jeunesse. Et pour que les jeunes soient autonomes, ils doivent entreprendre pour ne plus dépendre d’un espoir d’employabilité à la fonction publique. Donc, il est primordial pour chaque jeune soucieux de garantir son avenir, de se lancer dès maintenant à l’entrepreneuriat.

En tenant compte des enjeux économiques futurs, je parle ici de l’arrivée de la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf), notre tissu économique se doit d’être solide et résilient, et je pense que nos autorités le savent. Le président de la République a d’ailleurs dédié cette année à la jeunesse. Cela signifie qu’avant que nos frontières ne soient complètement ouvertes à la concurrence extérieure dans le cadre la Zlecaf, nous nous devons d’avoir des entrepreneurs locaux aguerris, des producteurs de biens et services que le pays exportera aussi.

Au cas contraire, nous demeureront des simples consommateurs, ce qui n’aidera pas le développement de notre pays. Vous comprenez donc que l’entrepreneuriat juvénile au Congo c’est une activité majeure à très fort intérêt, qui mérite toute l’attention et l’accompagnement de nos autorités. Notre avenir économique en dépend.

TE : Dans son message de vœux à la Nation, le chef de l’Etat congolais a consacré ‘’ l’année 2024 à la jeunesse ‘’. Au sein de votre entreprise, quelles sont les actions que vous comptez mener pour accompagner cet engagement ?

YK : Healthy Environment n’a pas attendu le message du chef de l’Etat pour agir dans le sens de la promotion de la jeunesse. Depuis plus de 5 ans, nous lançons à chaque période de vacances la campagne zéro déchet plastique, une campagne qui au-delà du fait de contribuer à la protection de l’environnement grâce à la lutte contre la pollution plastique, contribue davantage à sortir les jeunes de l’oisiveté. Et nous achetons ces déchets pour les transformer en divers produits à l’instar des chaussures.

Pour lancer ces jeunes dans l’entrepreneuriat, nous procédons à des échanges de marchandises avec eux et ces derniers reçoivent en échange de leurs déchets, des chaussures pour lancer leurs propres entreprises. En interne, nous avons toujours donné à notre personnel la possibilité de prendre des avances de salaires pour lancer  leurs propres activités commerciales.

Aujourd’hui, je peux dire qu’avec la mise en place du ‘’Club des amis d’Yvon Kaba pour l’entrepreneuriat’’, nous finançons tous les mois 10 projets jeunes à hauteur de 250.000 FCFA, et tous les deux mois nous en finançons un à hauteur de 2 millions de FCFA. A ce rythme, nous ne ferons pas moins de 150 nouveaux jeunes  entrepreneurs congolais en un an.

TE : Avez-vous un message particulier à adresser aux Congolais ?

YK : J’adresse mon message aux jeunes Congolais résidents au pays ou à l’étranger. Nous devons aimer et promouvoir notre pays, car son avenir nous appartient. Nous devons travailler dur. Nous devons retrousser les manches pour entreprendre et prendre en main notre autonomisation. Notre pays est grand et offre beaucoup d’opportunités dans divers secteurs. Saisissons-les en créant nous-mêmes nos entreprises aussi petites soient-elles. Suivons l’exemple de ceux qui réussissent tant bien que mal. Le chemin n’est pas facile, mais rien de facile n’est utile.

Propos recueillis par GMB

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